Intention

Art figuratif et abstrait par Eliott Silhol.

Humains-Terre

Mineral Humans

Crédit photo : Nicolas Guilbert

Eliott Silhol a vécu dans huit pays, témoin de cultures diverses. Cette expérience de l’altérité développe son intérêt pour ce qui unit l’Humanité partout dans le monde. Aujourd’hui depuis Paris, il étudie les origines communes humaines, organiques et minérales.

Aller vers l’origine est aller vers l’unité oubliée. Il est possible que l’Humanité – et tout le “vivant” – partage une ascendance commune avec le minéral, ces éléments primitifs que l’inconscient collectif occidental considère comme inertes. A-travers le dessin et la peinture, Eliott Silhol porte l’idée de la Terre comme organisme vivant unifié, dont la conscience en développement cherchera à communiquer avec ses paires, ces “exoplanètes” qu’elle commence à peine à découvrir.

Les recherches de Jean-Loïc Le Quellec sur l’existence d’un “Mythe de l’Emergence Primordiale” sous-jacent à l’art rupestre, selon lequel la vie serait sortie des entrailles de la Terre, influencent son travail. Derrière ce mythe primordial, l’idée d’un lien oublié entre l’humain et la terre minérale.

Pour se rapprocher de cette “âme terrestre”, Eliott Silhol utilise les aléas poétiques de la matière, les pigments pariétaux et une figuration brute de l’humain.e dans des vibrations abstraites évoquant les parois de la terre-mère comme un placenta. Entre abstraction et figuration, il s’inspire de la paréidolie à l’oeuvre depuis le paléolithique – dépictions symboliques animales et théranthropiques sur les parois des grottes, en réhaussant leur aspérités aléatoires déjà présentes dans la roche.

Dans ses dessins sur le corps, la figure humaine et le mouvement, son trait est fulgurant et de largeur variable, révélant le phénomène énergétique à l’oeuvre dans l’éxpérience d’être vivant. Ces figures expressives surplombent souvent des fonds abstraits pariétaux ou circulaires, évoquant le passage du temps et son inexistence (l’infini).

Pour l’acte de peinture, il utilise le traditionnel pinceau mais aussi la lame du couteau et directement les mains – outil primitif absolu, connecté à la matière. La peinture à l’huile, associée à un certain classicisme (culture), est réhaussée de matières sèches archaïques comme le fusain et des pigments brutes (nature).

Il trace des formes anthropomorphes et des symboles sur des surfaces évoquant le minéral. Les fossiles humains qui en résultent évoquent l’anthropocène et le destin commun de l’Humanité et de la pierre. Ils proposent une définition réunifiée de la vie incluant l’organique et le minéral.

La planète comme un organisme vivant, dont le minéral est l’ossature.

 

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